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Rose & Gris
26 avril 2012

Stockman & Cie...

 

publicité pour mannequins en couture

Publicité parue dans La mode Parisienne de 1894

Un rêve de mannequin ancien, un concours de circonstances inouïes, souvenez-vous (c’était ) et mon rêve commençait à prendre forme...

Très peu de temps après sur un vide-grenier, j’ai trouvé un autre mannequin, plus récent, à la silhouette plus massive, la toile assez abimée, mais je n’ai pas résisté à son tout petit prix (35 euros) et c’est ainsi que depuis quelques temps, un couple s’est invité dans ma salle à manger...

Je vous présente Valentine et Anatole...

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Toiles dépoussiérées, piétements repeints en “Off-black” de F&B, il arborent fièrement  un grand col de dentelle pour l’une et  un faux-col bien amidonné parfaitement à sa taille (tour de cou 38) pour l’autre. L’occasion de vous montrer quelques chines ... Le col, en dentelle d’Irlande incrusté de broderies sur tulle, l’un de mes préférés dans ma collection, est fermé par un bouton en émail peint à la main récemment chiné...

bouton émaillé

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Elle porte en pendentifs trois médaillons chinés avec des photos de famille, les deux noirs sont des médaillons de deuil Napoléon III. C’est la reine Victoria qui avait lancé cette mode à la suite du décès de son époux. Le médaillon pouvait renfermer un portrait peint ou une mèche de cheveux...

médaillonsMon père en communiant, mon arrière grand-mère maternelle bébé et sa fille, jeune femme...

mannequins détails

Faux-col fermé par un bouton de nacre grise chiné en 2009, bagues de serrage en laiton et en aluminium...


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17 avril 2012

Inattendue autant qu’inespérée, une chine généreuse...

Cela fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de chine et pourtant j’ai chiné tous ces mois passés, manque de temps ou d’envie, je n’ai pas fait de “retour de chine”... Mais là, c’est une chine tout à fait étonnante que je vais vous montrer, étonnante par ses circonstances et par son contenu généreux, enfin je trouve...

Le lundi de Pâques , il y avait un  vide-grenier dans les environs, avec les vêtements, jouets et divers plastiques qui sont désormais plus courants que les objets sortis des greniers. Néanmoins un stand était tenu par une dame qui d’après ce que j’ai compris vidait la maison de sa maman partie en maison de retraite et elle était loin d’avoir tout amené ce jour-là. Je lui ai acheté pour 1 euro cette petite cloche à la poignée ouverte sous laquelle sont venues se poser deux de mes plumes en papier...

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Echange de téléphone, rendez-vous  pris et deux jours après, nous voilà partis monsieur Rose & Gris, une amie de chine et moi, chiner à domicile... C’était à la fois très amusant et excitant, car il y avait des cartons partout,  et à première vue pas grand chose d’intéressant. Pourtant, j’ai fini par dénicher quelques trésors, trésors à mes yeux évidemment, tout est relatif ! D’un premier tri j’avais sélectionné cela...

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Un cartel d’horloge joliment travaillé avec un gentilhomme contant fleurette à sa belle laquelle détourne pudiquement la tête, un premier petit porte-chapeau (j’ai trouvé le deuxième plus tard), 4 fleurs de lys en métal blanc, enfin blanc une fois nettoyées car elles étaient plutôt noires d’oxydation et surtout...18 serviettes de table monogrammées de belle taille ! Elles étaient très tachées, piquées, jaunies et je ne savais pas si j’arriverais à en récupérer quelques unes d’utilisables, au pire les monogrammes de fort jolie facture seraient eux récupérables... Après un double lavage à 95°, je peux dire que j’ai eu raison de les prendre surtout que la dame m’a fait le lot à ...3 euros ! quelques unes nécessitent encore un traitement contre la rouille, et deux sont irrémédiablement tachées, mais qu’importe!

chine à domicile 1er lot

Dans un deuxième temps, nous avons trouvé d’autres choses qui m’intéressaient fort, même si certaines étaient dans le même état que les serviettes de table...Regardez plutôt...

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 Un très vieux livre pour enfant de 1869, “Les petits hommes” de Louis Ratisbonne (homme de lettres français 1827-1900, auteur d’une traduction en vers de “La Divine Comédie”, de nombreux ouvrages pour les enfants, il fut l’exécuteur testamentaire d’Alfred de Vigny, une stèle à sa mémoire se trouve au jardin du Luxembourg, la connais-tu Françoise ?) je vous montrerai plus tard les adorables vignettes en noir et blanc illustrant les historiettes très morales de ce livre pour lesquelles j'ai pris ce livre car la reliure est assez délabrée...Un numéro de Lisette passablement abimé de 1922, deux documents notariés de  1843, 1866 et une facture pour de l’huile de 1869...

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De la mercerie, il y en avait en quantité mais je n’ai pris que ce qui me semblait sortir de l’ordinaire et de fait, je n’avais jamais vu de galons et dentelles telles que ceux que j’ai choisis, le tout posé sur un coupon de cretonne imprimée de mûres, feuilles, fruits et fleurs...

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Les cartonnettes ne sont pas celles d’origine, car les métrages ne correspondent absolument pas, pas plus me semble-t-il que l’inscription “rayonne”  qui désigne à partir de 1934 une fibre artificielle  qui n’a plus rien à voir avec la viscose d’origine végétale en fibres de bois inventée en 1884  en Isère par un français, le comte Hilaire de Chardonnet ...En tout cas , les petites étiquettes sont sympas et je pourrais les scanner pour les réutiliser...

 galons détails

Trois guimpes en tulle brodé, ce tulle ancien doux si délicat qui n’a pas grand chose à voir avec le tulle actuel piquant et désagréable à toucher... La guimpe est depuis le  XIIe siècle selon le dictionnaire de l’Académie française (1986) une pièce de toile blanche, couvrant le cou et encadrant le visage, dont le port est devenu traditionnel dans le costume de certains ordres religieux. Par extension, ce nom a été donné au plastron qui couvre le décolleté, il pouvait être brodé ou plissé, parfois montant haut sur le cou ou comme  ici ras de cou. (J’avais déjà eu l’occasion d’en chiner une en tulle aussi,  sans broderie mais avec un col et deux petites baleines pour maintenir le col droit...)

guimpes 

Une pièce récupérée certainement du bord d’une culotte ancienne  vu le sens du monogramme, avec une incrustation de tulle brodée  sur une fine batiste...

incrustation tulle brodé

Des pièces festonnées qui vont par paire, dont j’ignore la destination, peut-être des bas de manches ? Saurez-vous me dire ce que c’est ? Très foncées lorsque je les ai trouvées,  j’ai été enchantée de les ressortir de la machine bien blanches...

bandes festonnées

Et enfin, un grand drap en lin avec un jour assez simple mais au magnifique monogramme fleuri ...

drap RC

Si je vous dis que j’ai dépensé  en tout 20 euros, me croirez-vous ? et pourtant c’est le cas, vous imaginez mon plaisir avec cette chine imprévue en pleine semaine...

♥ ♥ ♥

2 avril 2012

Haranbeltz ...

En faisant du tri dans mes photos, je me suis rendue compte que je ne vous avais pas parlé d’un lieu extraordinaire visité l’été dernier. Au printemps 2011 nous avions saisi au vol quelques images de l’émission “Des racines et des ailes”  sur ce lieu, la chapelle Saint-Nicolas  d’ Haranbeltz(ou  Harambels ) et nous étions promis d’aller la voir, ce que nous avons fait cet été... Je vous emmène donc en Basse-Navarre, sur la commune d’Ostabat-Asme...

chapelle d'Harambels

Avant de vous montrer l’intérieur de la chapelle dont vous voyez ci dessus le profil très caractéristique avec son clocher trinitaire et son abri de sonneur adossé en bois,  il faut que je vous raconte un peu l’histoire de ce lieu, à la croisée de trois des quatre chemins de Saint-Jacques de Compostelle, et dont l’originalité réside en son appartenance à quatre familles, descendantes des communautés de donats, ces frères et sœurs hospitaliers qu’on retrouve dans toute la France médiévale mais qui ont survécu jusqu’à la Révolution  au pays basque. Les donats étaient des laïcs qui avaient néanmoins prononcé des vœux, de chasteté, consistant à ne pas se remarier en cas de veuvage, de pauvreté, qui les empêchaient seulement de désigner leurs héritiers choisis par la communauté, et d’obéissance à leur chef élu, le Prieur. On trouve mention du Prieuré d’Harambels dès 1059. Ces communautés agricoles et familiales ont joué un rôle primordial dans le fonctionnement des établissements hospitaliers et des hôpitaux qui accueillaient les pèlerins. Il aurait fallu pouvoir vous montrer une photo aérienne  pour que vous vous rendiez compte de la situation des lieux inchangée depuis le Moyen Age, une clairière, la seule  au milieu des bois assez sombres de la vallée qui l’entoure et qui lui a donné son nom (haran en basque, c’est le val et  beltz, c’est noir)

Fin 1784, un édit du roi Louis  XVI dissout les communautés de donats et à la Révolution, l’église est confisquée. A l’époque,  de l’ancienne communauté, il reste quatre familles qui vont racheter leur propre bien à l’Etat !  C’est ainsi  que les descendants de ces quatre familles, héritiers de mille ans d’histoire, sont toujours les propriétaires indivis de la chapelle Saint-Nicolas ce qui nous permet aujourd’hui de pouvoir voir ce joyau qui aurait sans nul doute disparu si elle n'était restée propriété privée et  sans cette étonnante histoire...

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Le portail est la partie la plus ancienne qui soit parvenue jusqu’à nous, il serait daté du XIIe ou XIIIe siècle, surmonté d’un Chrisme  et d’une croix de Malte.

De l’ancien hôpital qui jouxtait l’église et dont une eau-forte d’Odilon Redon atteste l’existence encore en 1866, il ne reste qu’une porte lourdement ferrée ouvrant sur le champ voisin...

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A l’intérieur de la chapelle, le contraste avec l’extérieur extrêmement simple et rustique est total. La facture du retable est en date du  8 juin 1736. C’est naïf, voire simpliste,  coloré, relativement hétéroclite mais il y règne une atmosphère tout à fait particulière  qui nous a charmés et à laquelle la ferveur qui a présidé à la décoration du lieu n’est sans doute pas étrangère...

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Le panneau central reprend la légende de saint Nicolas et des trois enfants...

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La voûte devait vraisemblablement être peinte en bleu étoilé d’or un tout petit bout préservé a été retrouvé), mais un curieux décor de fausses briques à joints blancs est venu remplacer le décor originel, en pied de voûte des peintures  des évangélistes et d’autres saints...

peintures

Un bas relief intéressant qui semble d’origine romane mais...des recherches ont fait apparaitre qu’il date du milieu du XVIIIe siècle, il a été peint “à la façon” du XIIIe ! mais surtout il est sûrement d’origine locale car la Vierge est assise sur un coffre typiquement basque. Il aurait été réalisé par le même auteur que le bas-relief de Saint-Nicolas...

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Ce lieu a été récemment restauré de juin 2008 à décembre 2010 avec le concours  de l’Etat et de la Région et ouvert aux visites  de façon assez large, nous avions été accompagné par l’un des habitants du hameau propriétaire de la chapelle et passionné par son histoire et avons quitté à regret ce hameau paisible. Si ce n’était la présence de voitures, d’engins agricoles et les fils électriques, on aurait pu croire que le temps s’y est arrêté...Pendant notre visite, un pèlerin est passé, mais il fallait qu’il marche encore un peu pour atteindre désormais le gîte le plus proche...

hirondelles

Pour en savoir plus:http://www.lesamisdharanbeltz.fr/wordpress/

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